Plus on étudie Hans Urs von Balthasar, plus on se rend compte de
tout ce qu'il reste à creuser sur la place du temps dans sa
présentation dramatique d'une théologie de l'histoire. C'est
pourquoi Édouard Ade consacre sa thèse de théologie à l'étude de
cette notion et de sa place dans l'oeuvre de B. Une première partie
analyse la notion du temps, ses bases anthropologiques, sa place en
théologie et son rôle en ecclésiologie. Une deuxième partie est
consacrée aux rapports entre l'Église et le temps, elle présente le
visage de l'Église, le temps de la fin, la genèse du temps
ecclésial et le rôle de l'Esprit Saint dans sa conformation. La
troisième partie approfondit cette recherche en présentant trois
diastases, celle du temps et de la sequela (suite du Christ), celle
qui s'établit entre le Pneuma et l'institution et celle qui situe
la conversion d'Israël par rapport au temps des nations. Pour B.,
il apparaît en conséquence que l'aspect le plus parfait du combat
qui en découle ne se situe pas face aux nations, mais à l'intérieur
de l'Église elle-même, sans cesse appelée à se purifier, à tendre
au oui intégral qui fut celui de l'Incarnation. C'est pourquoi
Marie est la réponse humaine exemplaire, ce qui marque l'importance
et le sens du culte qui lui revient.
Cette thèse met bien en lumière un aspect moins connu de la
théologie de B. - L. Renwart, S.J.