Le travail. Servitude - libération - transfiguration, éd. B. Anger
Col.Moral y derecho - reviewer : R. Nirel
Parfois présenté comme une prière, le travail se fait le plus souvent au détriment de la prière et de la louange; mais dans la ligne des traditions chrétiennes orientales, on peut entrecouper le travail par de courtes prières avec des moyens simples et efficaces (I. Reznikoff). La crise de sens du travail est une crise spirituelle de la culture occidentale qui rejette la transcendance. La création artistique peur rappeler à l'homme le rôle fondamental de l'activité humaine: créer des relations d'amour (J.L. Grasset). Max Scheler interrogeait, en 1936, la démarche globale du travail intellectuel chrétien et critiquait les doctrines augustiniennes qui subordonnent l'amour à la connaissance, car l'amour précède et qualifie la connaissance; or l'amour inspiré par la personne du Christ s'adresse à la fois à Dieu et à tout homme et nous fait avancer dans la connaissance de la vérité (J.P. Arduin). L'Écriture nous dit que le travail a été donné à l'homme avant la chute pour transformer la création. Ceci reste vrai après la chute, mais le travail devient à la fois peine et bénédiction, nécessité vitale et manière pour l'homme de se réaliser comme créature à l'image de Dieu. Uni au Christ, l'homme collabore à l'oeuvre rédemptrice et retrouve sa place de fils (M. Papazu).
Ces recherches aideront les chrétiens à réhabiliter le travail pour eux-mêmes et peut-être aussi pour les hommes de bonne volonté. - R. Nirel.