Un ouvrage paru en 1964, au temps où son A., théologien orthodoxe,
siégeait comme observateur au concile de Vatican II. Il nous
présente le caractère foncièrement homogène de la spiritualité
orientale, qui ignore la différence entre préceptes et conseils
évangéliques, entre Église enseignante et Église enseignée. Les
professeurs de théologie sont le plus souvent des laïcs. De par
leur sacerdoce universel, fruit du sacrement de l'onction chrismale
(confirmation), les laïcs ont une vocation au «monachisme
intériorisé»: pauvreté («l'absence du besoin d'avoir devient chez
eux besoin de ne pas avoir»); chasteté de l'âme (purification du
coeur); obéissance (crucifiant toute volonté propre, à l'écoute de
l'Esprit). Ils ignorent la notion de récompense. Ils pratiquent
l'ascèse évangélique en se montrant apôtres et témoins. Pendant la
liturgie, ils sont coliturges de l'évêque. Avant la communion, ils
confessent: «De tous les pécheurs je suis le premier». Relevons
quelques formules: le contraire du péché n'est pas la vertu, mais
la foi des saints; les moines ne sont pas des super-chrétiens; la
sainteté est la densité du désir de Dieu; il n'y a pas de salutisme
individuel: on ne se sauve que collégialement; l'humilité signifie
l'art de se trouver exactement à sa place; la vertu, c'est le
dynamisme humain déclenché par la présence de Dieu. La préface est
d'Olivier Clément. La réimpression anastatique de l'ouvrage est
imparfaite: manque ainsi la page 224. - P.-G. D.