Mieux vaut tard que jamais. L'A. part de l'hypothèse que
ces deux péricopes ont, entre autres fonctions, celle d'évoquer la
difficulté d'intégration des païens dans les communautés
judéo-chrétiennes (p. 11). D'un examen minutieux des textes, mené
avec un sens très aigu des limites et des incertitudes de toute
méthode, il conclut à l'absence de dépendance littéraire entre ces
deux récits. La réponse qu'ils proposent au problème synoptique
dépend «aussi de pratiques ecclésiales» (p. 55). L'admission des
païens «dans les communautés judéo-chrétiennes non-pauliniennes a
véritablement été une question et c'est justement ce problème comme
tel qui a fait l'objet de cette étude» (p. 405). «Nous voyons dans
ces textes un des premiers échos d'une double tendance qui traverse
toute l'histoire ecclésiastique, touchant à l'unité et à la
diversité. Pour les uns, unité signifie uniformité; pour d'autres,
unité signifie acceptation des différences dans le creuset d'une
même foi» (p. 406). On ne saurait mieux décrire le problème
toujours actuel qui est celui de l'oecuménisme. - L. Renwart, S.J.