Sous ce titre modeste, voici l'ouvrage d'un érudit, capable de
tracer des portraits rapides (Jean-François Régis, Jean-Baptiste
Saint Jure), voire ultra-rapides (Jean-Joseph Surin, Pierre
d'Incarville), mais souvent brillants (« Fronton du
Duc », une splendeur), rigoureux (« l'affaire
Galilée »), nuancés (« grâce et liberté »). Disposée
en trois « siècles », la fresque (qui rassemble 8 inédits
sur 35 contributions) commence au « temps des origines et des
héritiers » (1540-1640), traverse celui de
« l'établissement souvent contrasté et contesté »
(1640-1740) pour s'arrêter au « temps des crises »
(1740-1840), avec la dissolution de la Compagnie (1773) et son
rétablissement (1814), avant un relevé de l'origine des articles et
un très utile index des personnes citées. On méditera longtemps sur
ces destinées héroïques ou tragiques, toujours insolites dans leur
audace, qui ont porté par toute la terre l'élan d'un amour du
Christ totalement incarné dans l'Église et la société de leur
époque, exactement appréciées. Un seul regret : que cette
somme s'achève sur une conclusion « plus virtuelle que
réelle », pour reprendre les classifications de l'A., et,
pire, n'évite pas l'abominable finale de la chanson de Béranger,
« Hommes noirs d'où sortez-vous ? ». - N. Hausman
s.c.m.