C'est en pasteur désireux de partager sa foi que Monseigneur
André-Joseph Léonard réédite son livre de réflexion (ou
d'«apologétique», c'est-à-dire de «défense de la foi») sur les
«raisons de croire»: la foi n'est-elle pas «le plus grand enjeu du
monde contemporain?» (p. 7). Un enjeu plus décisif aujourd'hui dans
notre monde déchristianisé (dont on s'efforcera de tempérer la
dérive en parlant simplement de «sécularisation»). Monseigneur
Léonard a résolu de ne pas fermer les yeux et de conduire jusqu'au
bout l'expression de la foi chrétienne dont il s'efforce de
justifier tout le contenu, conformément à l'énoncé du Credo que les
chrétiens sont invités à réciter ensemble lorsqu'ils se rassemblent
le jour du Seigneur pour célébrer leur foi.La première conviction
que veut partager l'auteur de ce livre, c'est que, si la foi en
vertu de sa nature propre dépasse la raison (et en ce sens elle
peut être dite transrationnelle), il n'en est pas moins raisonnable
de croire. Non pas de croire en n'importe quoi, mais de croire en
Dieu Créateur, de croire en Jésus-Christ, Fils de Dieu, dont la
mort et la résurrection sont le gage de notre salut et de notre
propre résurrection, de croire aussi à l'Église, à son mystère et à
sa réalité institutionnelle enracinée dans l'évangile de Jésus.De
croire à tout cela, non pas parce que nous sommes en retard sur
notre temps mais parce que la foi à laquelle nous adhérons peut
faire des chrétiens les témoins humbles mais convaincus de l'Amour
qui nous a aimés et entraîne notre vie dans son mystère. - S.
Decloux sj