Voici un ouvrage de grande qualité, tant par la pertinence de ses
contributeurs que par les théologiens majeurs qui y sont étudiés.
Comme le fait remarquer E. Durand dans son introduction, «on a
beaucoup parlé d'un renouveau patristique et d'un renouveau
biblique au xxème siècle, mais l'ampleur du renouveau trinitaire
n'a pas encore été élucidée». C'est ce à quoi s'attache la sorte de
trilogie publiée sous l'égide de l'Institut Catholique de Paris,
dont nous trouvons ici le deuxième volume.Dans sa conclusion, V.
Holzer s'attache à dégager l'unité de la théologie trinitaire
contemporaine et à la mettre en lumière: le rapport à la Tradition,
à la Révélation, à la théologie politique, à une theologia crucis
et à l'ecclésiologie. Dans ce renouveau trinitaire, Karl Barth
tient une place essentielle. La juste articulation entre Trinité
immanente et économique dont il est l'initiateur semble constituer
comme un critère essentiel d'intelligibilité de la doctrine
trinitaireÀ la lecture de l'ensemble des contributions, on ne peut
que relever la puissance et l'unité de la théologie trinitaire
germanophone incarnée par Barth, Rahner et Balthasar et
l'impression parcellaire que laisse la théologie francophone. On
peut aussi être surpris par l'audace de mettre côte à côte, en
guise d'ouverture, Karl Barth et le Père Gardeil. Et pourtant, dans
le renouveau trinitaire, on ne peut pas oublier le regain d'intérêt
pour la théologie de saint Thomas. Peut-être s'agit-il plus d'une
réalisation du xxie siècle à laquelle on peut espérer qu'il sera
fait droit dans l'étude consacrée aux effets du renouveau
trinitaire? La redécouverte de la théologie thomasienne des
missions n'est-elle pas une réponse à la distinction entre Trinité
immanente et Trimité économique? - G. de Longcamp scj