La figure attachante et complexe du P. Le Saux, moine bénédictin
devenu «renonçant» (sannyâsî) selon la tradition hindoue et connu
désormais sous le nom de Swâmi Abhishiktânanda, continue de
susciter la curiosité et l'intérêt. Dom Lemarié fut son jeune
confrère et son élève à l'abbaye de Kergonan; par la suite,
résidant à partir de 1952 à l'abbaye parisienne de la Source, il
devint en quelque sorte le chargé d'affaires d'Henri Le Saux,
notamment pour les contacts avec ses éditeurs, et l'un de ses
correspondants les plus intimes et les plus réguliers: plus de 200
lettres, de novembre 1948 (dès l'arrivée en Inde) au 3 décembre
1973 (soit quatre jours avant le décès du swâmî). C'est dire que
ces lettres, quelque peu élaguées, d'un sannyâsî chrétien (nous
n'avons pas les réponses du P. Lemarié) complètent heureusement ce
que nous pouvions connaître de son existence itinérante, de sa
quête spirituelle, de ses réflexions théologiques, de ses projets
de publications, de la part prise aux transformations de l'Église
indienne au lendemain de Vatican II. Les annotations des deux
éditeurs - Fr. Jacquin s'est fait connaître notamment par la
publication de volumes de correspondance de J. Monchanin, compagnon
d'H. Le Saux - permettent de reconstituer ses itinéraires et
surtout d'identifier maintes figures dans les petits cercles
chrétiens qui, en Inde et en France, partageaient les recherches et
la vision du «renonçant». Citons en particulier J.-A. Cuttat, É.
Duperray, B. Griffiths, H. de Lubac, Fr. Mahieu, J. Monchanin, R.
Panikkar, sans compter plusieurs amis et maîtres hindous. Un double
index des noms de personnes et de lieux facilite la lecture ou la
consultation. Signalons quelques corrections mineures (dans ces
index et aux pages auxquelles ils renvoient): Brahmabandhav
Upadhyay, Irudayam, Houtart Fr. (et non Hottard), Klostermaier,
Murray Rogers C., Radhakrishnan S., Râmana Maharshi, Vereno M.;
Kanheri, Moradabad, Pachmarhi, Tirukoilur, Wardha. - J. Scheuer,
S.J.
