Lumière du monde. Le pape, l'Église et les signes des temps. Un entretien avec P. Seewald, trad. N. Casanova et O. Mannoni

Benoît XVI
Teología - reviewer : Simon Decloux s.j.
Le journaliste et écrivain allemande, Peter Seewald, qui avait dans le passé interviewé par deux fois le cardinal Joseph Ratzinger, nous livre ici le texte de l'interview qu'il a obtenu en juillet 2010. Au cours de six heures d'entretien avec le Pape Benoît XVI, un bon nombre de questions actuelles ont été abordées - même si d'autres encore pouvaient être soumises à la réflexion d'un homme ouvert sur l'ensemble des questions qu'affronte l'humanité d'aujourd'hui -. Celles-ci font plus directement partie de l'interrogation que se pose l'Occident face à l'Église et aux débats de l'heure.Les quelques citations qui suivent évoquent brièvement quelques-uns des points qui, rapportés au Christ et à l'Église par le titre Lumière du monde, sont abordés à partir du mystère chrétien:«L'Église, le chrétien et avant tout le pape doivent toujours s'attendre à voir le témoignage qu'ils doivent porter devenir un scandale, ne pas être accepté, et qu'alors le Pape soit mis dans la situation du témoin, du Christ souffrant.» (p. 27) «Le mal appartiendra toujours au mystère de l'Église. Tout ce que des hommes, tout ce que des ecclésiastiques ont fait dans l'Église, c'est précisément une preuve que le Christ soutient l'Église et l'a fondée. Si elle ne dépendait que des hommes, elle aurait péri depuis longtemps.» (p. 58)«Il est important que nous essayions de vivre et de penser le christianisme de telle manière que la bonne, la vraie modernité l'accepte en soi - et en même temps se sépare et se distingue de ce qui devient une contre-religion.» (p. 83) «Poser la priorité de la question de Dieu doit être aujourd'hui le point sur lequel nous devons faire peser tout notre effort.» (p. 93) «La grande mission de l'Église reste de relier foi et raison, le regard au-delà du tangible et la responsabilité rationnelle. Car elle nous est donnée par Dieu. Elle est ce qui distingue l'être humain.» (p.109) «Il est exact que les Juifs sont aussi nos 'pères dans la foi'.» (p. 114) «Il est devenu clair que l'islam doit traiter deux questions dans le dialogue public, qui portent sur son rapport à la violence et sur la raison.» (p. 133)«Aujourd'hui, l'homme pense pouvoir faire lui-même ce que, jadis, il attendait de Dieu et de Lui seul. Dans ce modèle de pensée, prétendument scientifique, les choses de la foi paraissent archaïques, mythiques, comme si elles appartenaient à une civilisation révolue. La religion - du moins la religion chrétienne - est alors considérée comme une relique du passé.» (p. 178) «Notre temps appelle véritablement une nouvelle évangélisation.» (p. 180)«Les perspectives dessinées dans Humanae vitae demeurent justes. Mais trouver des chemins permettant de les vivre aujourd'hui est une autre affaire.» (p. 193) «L'Église n'impose rien à personne, elle ne présente pas un quelconque système moral. Ce qui est vraiment décisif, c'est que Jésus existe.» (p. 229)On lit volontiers et sans effort le fruit de la réflexion de Benoît XVI qui, de manière détendue, simple, humble et vraie, se laisse interroger sur quelques-uns des débats qui font partie de notre actualité. - S. Decloux sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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