L’originalité de l’approche de l’A. – accompagnateur spirituel, mais aussi formé en logothérapie et analyse transactionnelle, avec un solide bagage en psychanalyse – est de mêler étroitement crise de l’identité masculine en général et ce qu’il appelle « Attirance envers le Même Sexe », transposition de l’expression anglaise « Same Sex Attraction », expression préférée au terme « homosexualité », qu’il estime trop ambigu (il est à noter que notre A. n’aborde volontairement que le cas de « l’AMS » chez les hommes).

Car une ligne de force de l’ouvrage est bien de battre en brèche ce qu’il appelle le « mythe gay », selon lequel l’homosexualité est essentiellement d’origine génétique et donc totalement immuable et contraignante.

Dès qu’on admet ces prémices – l’homosexualité résulte d’un trouble de la constitution de l’identité masculine – on comprend la démarche d’unifier la problématique des crises du masculin.

Un premier chap. délimite les contours de la masculinité, envisagée sous l’angle d’une croissance progressive des qualités d’ouverture, de décision, de capacité d’action, de goût pour la lutte constructive, l’A. présentant les deux écueils à éviter : la passivité et l’activisme, qui résulte pour le premier d’un refus de la masculinité et pour le second d’une hypertrophie de celle-ci, négligeant la part « féminine » complémentaire présente en chaque homme.

Suivent deux chap. détaillés sur les moyens de surmonter « l’AMS », définie donc comme un trouble de l’identité qu’il est bien possible de réduire. Le livre se conclut sur une caractéristique essentielle de la croissance du masculin selon L. Perru : quitter (et faire quitter).

Régulièrement, une passerelle est établie entre les données psychiques et la progression spirituelle chrétienne, ce qui est cohérent avec le parcours de l’A.

Du point de vue méthodologique, le livre se veut d’un style accessible, mais les notes et la bibliographie sont bien fournies, permettant au lecteur intéressé toutes les vérifications nécessaires. — G.K.