Menschenrechte. Gesellschaftspolitische und theologische Reflexionen in europäischer Perspektive, éd. Th. Eggensperger, U. Engel, Fr. Prcela
Col.Moral y derecho - reviewer : Paul Lebeau s.j.
Le premier, dont les textes sont rédigés ou traduits en allemand, est consacré aux Droits de l'Homme en perspective européenne. Le Prof. E. Busek (Vienne) introduit l'ensemble en soulignant que l'Europe ne peut se passer de faire appel aux sciences humaines. Le P. Ignace Berten op (Bruxelles) analyse ensuite le portée de la Charte des Droits fondamentaux de l'Union européenne, tandis que le P. Christian Duquoc (Lyon) rappelle les présupposés de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme (1948). Selon le P. T. Eggensperger (Berlin et Bruxelles), cette reconnaissance des Droits de l'Homme a été un «moment intégrateur d'une Communauté internationale». Cette reconnaissance suscita évidemment certaines controverses, notamment, dès le XVIe siècle, celle qui opposa le Dominicain croate Vinco Paletin (1508-1571) et son confrère Bartolomé de Las Casas, ainsi que l'évoque le P. Franjo Saniek op (Zagreb).
Selon nous, toutefois, la réflexion la plus originale, bibliquement et théologiquement - nous dirions même la plus provocatrice - est celle du Prof. Hans Joakim Sander (Salzbourg). Elle se présente en effet comme le surgissement d'un «nouveau langage dogmatique», lequel se réfère à l'impuissance (Ohnmacht) du Christ dont la nudité corporelle sur la croix est livrée à la merci des soldats chargés de son exécution. En Lui s'associent l'impuissance d'un corps mis à nu et la puissance de Dieu, laquelle se révèle en cette nudité «qui n'abolit pas la violence, mais qui la transcende» - ce qu'accomplit la résurrection (p. 95-96). En avons-nous dit assez pour inviter nos spécialistes des Droits de l'Homme à expliciter ce nouveau langage à leur manière et dans leur langue? Nous leur souhaitons en tout cas de relever ce défi, qui nous paraît très actuel. Les «Dix thèses» formulées ensuite par le P. Ulrich Engel op (Berlin et Cologne), ainsi que les propos du P. Romo Cedano op (Chiapas, Mexique), qui complètent ce volume, semblent indiquer en tout cas que la «Famille dominicaine» est disposée à y contribuer. - P. Lebeau sj