Moral und Erfahrung. II. Entfaltung einer theologisch-ethischen Hermeneutik

D. Mieth
Moral y derecho - reviewer : Léon Renwart s.j.
Dietmar Mieth réunit ici un certain nombre de travaux revus, mis à jour et complétés et y ajoute un inédit. Les cinq parties de ce recueil concernent: I. L'approche expérientielle (avec un inédit: «Problèmes, apories et paralogismes dans l'éthique pratique ou appliquée»). II. L'approche expérientielle entre individualité et socialité. III. L'approche expérientielle dans l'éthique des vertus. IV. L'éthique narrative. V. L'approche expérientielle dans l'éthique chrétienne. La dernière étude de cette section traite de l'expérience religieuse dans la spiritualité chrétienne, de ses «cassures» et de la possibilité d'y remédier. Ces cassures, certains les déplorent avec nostalgie; d'autres y saluent l'adieu à un catholicisme réglementé, d'autres enfin y voient un «signe des temps» sans guère les analyser. M. en relève quatre. Une cassure sociale s'est produite par la proclamation à Vatican II de l'égale vocation de tous les chrétiens et par la multiplicité des styles de vie chrétienne qui en résulte nécessairement, au grand dam d'une conception «aristocratique» ou hiérarchique des «états de perfection». Le remède sera non un nivellement de la spiritualité, réduite à un ensemble de règles pratiques, mais l'abandon d'une hiérarchie des vocations au profit de la complémentarité des appels.
Le fossé scientifique provient de la séparation entre l'objectivité scientifique et le point de vue subjectif, de la rupture entre théorie et pratique et du morcellement de la pensée scientifique en domaines spécialisés. En théologie cela a donné lieu à la séparation entre le rôle du professeur et celui du Père spirituel dans la formation des futurs prêtres. Dans le redressement qui s'impose, il faudra éviter de confondre la simplicité, qui mène à la tolérance, et le simplisme, source d'intolérance. Il est à noter que la théologie de la libération s'efforce de rétablir l'accord entre science et pratique. - Quant au fossé culturel, il serait trop simple de l'attribuer sans plus à la «sécularisation», terme beaucoup trop imprécis. L'A. note que le païen moderne n'a pas besoin d'une religion ni d'une «Église», car il s'est donné l'une et l'autre sous d'autres termes. La grande Église n'a pas encore trouvé de réponse valable à ce problème, faute d'une analyse et d'un diagnostic suffisants. - Le féminisme constitue lui aussi une rupture importante par rapport à la spiritualité paternaliste que les hommes, sans la vivre, imposaient aux femmes; cela supposait une passivité fondamentale, qui ne correspond absolument pas à ce que fut la spiritualité vécue par les femmes au cours de l'histoire. L'A. en dit: «Je ne m'étonne pas que les femme s'évadent de cette domestication intellectuelle et spirituelle et rédigent à neuf et de façon critique leur propre spiritualité. Ce n'est hélas pas encore la règle dans la littérature spirituelle féminine» (p. 267).
Ces études, bien menées, aident à réfléchir sur des problèmes d'une grande actualité. - L. Renwart, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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