Ce collectif émane d’un réseau actif depuis 2015 qui a d’abord fonctionné sous forme de séminaire de recherche puis qui, tout récemment, s’est structuré en Société savante : la « Société Œcuménique Francophone de Théologie de l’Écologie » (SOFTE). Un des initiateurs et le président actuel de cette association est Fabien Revol (UCLyon), bien connu pour ses travaux sur la théologie de la Création (voir son récent La création continuée. Sciences, Philosophie et Théologie, Paris, 2023). Fort de vingt contributions, l’ouvrage présenté retranscrit les actes d’un colloque – coorganisé par la SOFTE et par le COE (Genève) en 2021 – dont l’objectif était de rendre public et de diffuser les fruits les plus significatifs des recherches des années précédentes (2016-2020). Après une « Introduction générale » présentant la problématique (penser la catégorie de relation, paradigmatique en écologie) et les intervenants (p. 17-37), le propos s’organise en quatre sections thématiques : I. Interactions : entre écologie, théologie et éthique de la sobriété (6 contributions, p. 39-122) ; II. Théologies de l’Alliance (5 art., p. 123-182) ; III. « Heureux les doux, ils hériteront de la terre » (4 art., p. 183-228) ; IV. Jésus chasse les marchands du temple (5 art., p. 229-291). Le premier point à relever est le caractère œcuménique de l’entreprise, même si la présence orthodoxe est encore assez discrète. Certains observateurs ont même parlé, à ce propos, de « Groupe des Dombes » de l’écologie, même s’il ne s’agit pas ici de s’accorder pour parvenir à élaborer des déclarations communes, mais plutôt de réfléchir ensemble – sur la base d’un diagnostic et d’un engagement communs – à la façon dont la crise sociale et environnementale actuelle interroge la théologie et stimule l’unité entre les différentes confessions. Ensuite, comme le trahissent trois des quatre intitulés des sections, la réflexion s’enracine dans l’Écriture, même si le travail exégétique mérite encore d’être approfondi. Enfin, sans chauvinisme déplacé, il faut souligner le caractère « francophone » de l’aventure à un moment où la culture et la langue anglo-saxonne ont tendance à envahir tous les domaines, celui de la théologie compris. Sans entrer dans le détail de chaque contribution, mais de façon plus précise, on ne s’étonnera pas de voir plusieurs études proposer une relecture de Laudato si’ ou, au moins, de l’un ou l’autre de ses principes structurants. D’autres études adoptent un point de vue nettement contextuel, notamment à propos de l’Afrique. L’ensemble, malgré la diversité des sujets abordés, forme un tout assez homogène. Il augure, en tout cas, d’un avenir prometteur et fécond pour cette jeune société savante. — D.L.