On est en quelque sorte en présence d'un «Que Sais-Je?» de Vatican
II. Et c'est déjà un acquis inestimable de voir ainsi ressaisies en
deux petites centaines de pages les quelque 3000 pages de la
«grande série» (dont il n'est pas inutile de rappeler qu'elle fut
publiée en italien, en français, en allemand, en espagnol, en
portugais et en russe), sans oublier la quantité importante
d'autres ouvrages «préparatoires» et «complémentaires», parus dans
le cadre du centre bolognais. Mais là ne se réduit pas, si l'on
peut dire, le genre du livre. Car G.A. fut, dans sa jeunesse (il
avait alors une trentaine d'années) si pas un acteur, du moins un
«spectateur privilégié et engagé» du Concile, grâce notamment à ses
liens avec l'historien Giuseppe Dossetti, lui-même théologien d'une
des figures majeures du concile, le cardinal-archevêque de Bologne,
Giacomo Lercaro. Et il ne faut pas aller fort loin dans le livre
pour se rendre compte que pour l'historien Alberigo, Vatican II fut
une expérience forte. Lui-même le reconnaît à la p. 10: «Ce fut une
aventure aussi fascinante qu'imprévue, qui m'a profondément
intéressé et marqué, dilatant mes horizons spirituels et culturels,
me mettant en contact avec tous les principaux problèmes du monde
chrétien et me faisant expérimenter, encore que 'de l'extérieur',
la dimension d'assemblée de la vie de l'Église vécue comme
fraternité plutôt que comme organisation 'entrepreneuriale'». Son
«résumé» a donc également des allures de «testament spirituel»
adressé aux jeunes générations. Et c'est sans doute ce qui fait
l'attrait et la richesse de l'ouvrage, car, même si parfois l'A. ne
fait pas mystère de ses déceptions d'après-concile, l'enthousiasme
qu'il a éprouvé sur le moment et tout au long de l'élaboration de
la grande histoire du Concile, lui permet ici de montrer toute la
richesse et je dirais toute la «beauté» de Vatican II. - B.
Joassart sj