Le Centre Histoire et Théologie de l'Institut catholique de
Toulouse présente une douzaine de monographies consacrées au
rapport pouvoir - sainteté: pouvoir contre sainteté, sainteté dans
le pouvoir, pouvoir par la sainteté. Divers personnages sont
proposés comme paradigmes: Jean Chrysostome, admonestant les clercs
qui ambitionnent le prestige et le pouvoir de l'épiscopat; Ignace
de Loyola, pour qui l'opposition n'est pas entre politique et
sainteté, mais entre une vanité et une véracité, qu'il nous invite
à discerner; Thomas More, Lord Chancelier du roi d'Angleterre,
décapité pour son refus de prêter un serment que sa conscience
réprouve et déclaré «patron céleste des responsables de
gouvernement et des hommes politiques» par Jean-Paul II en 2000;
Edmond Michelet, surnommé «le ministre qui prie», en instance de
béatification; Paul VI, Souverain Pontife, serviteur des serviteurs
de Dieu, pèlerin à Jérusalem, qui renonce à la tiare et qui,
agenouillé, baise les pieds de l'archimandrite Méliton de Sardes…
Un chapitre est consacré à une réinterprétation théologique de la
fête du Christ-Roi, établie par Pie XI (1926) en protestation
contre la perte du pouvoir religieux sur la société. Reportée au
dernier dimanche de l'année liturgique, dont elle est le
couronnement, celle-ci revêt désormais une dimension
eschatologique: c'est la fête du Christ, Roi de l'univers. N. B. Au
lieu de «Père Grootaers» lire Jan Grootaers, laïque. - P. Detienne