Principios eclesiológicos de la « Pastor Bonus »

L.-M. Muñoz Cárdaba
Moral y derecho - reviewer : A. Pighin
Pastor bonus est un document pontifical riche de présupposés ecclésiologiques qui fondent la nature et la mission de la Curie romaine au service de l'Église universelle et pour le bien des Églises particulières, dit la présentation de ce livre. En effet cette Constitution apostolique, qui date de 1988, constitue la grande charte de la Curie romaine. Avant la partie normative - et c'est une nouveauté -, le Pape a tenu à poser une préface doctrinale pour la fonder solidement. Cette thèse souligne les principes qui sont énoncés dans la Constitution: communion, collégialité, unité-diversité, et qui orientent en un sens précis les dispositions légales du texte et leur application. Outre une étude historique des différentes réformes de la Curie romaine, elle présente une analyse détaillée des principaux textes ecclésiologiques de Vatican II et des synodes postconciliaires les plus importants sur l'Église.
Muñoz réfléchit sur les relations entre théologie et droit dans l'Église. La rénovation ecclésiologique du concile a entraîné un nouveau Droit canon pour renforcer l'aspect pastoral du droit de l'Église et améliorer la communion avec Dieu et avec les hommes pour le bien des âmes. Pastor bonus applique les décisions de Vatican II sur les structures de l'Église et complète ce que Paul VI avait commencé dans sa réforme de la Curie.
La partie canonique de la Constitution comprend 193 articles de normes générales pour toute la Curie, outre des normes pour chaque dicastère. Il s'agit d'une loi contraignante valable pour toute l'Église. Ce document interprète l'activité de la Curie dans le contexte de l'ecclésiologie de communion, mais sans parvenir à faire la synthèse entre ecclésiologie de communion et hiérarchie, telle qu'elle est toujours présente comme dans les textes du Concile.
Si la collégialité n'a pas porté les fruits espérés, cela provient en partie de ce qu'il n'y a pas assez d'évêques diocésains à la Curie. On a accusé Pastor bonus de favoriser la centralisation romaine au détriment de l'autonomie des évêques, et il est vrai qu'il reste des obscurités, des silences et même une terminologie romaine canonique peu compatible avec le droit des Églises orientales. Par ailleurs on a vu que, si la réforme de Paul VI a changé les personnes de la Curie, elle n'a pas réussi à changer les mentalités… L'exercice du primat du Pape a varié au cours de l'histoire et peut encore changer, a dit plusieurs fois Jean-Paul II. Le rôle de la Curie évoluera avec lui.
Pastor bonus a déçu les espoirs de beaucoup qui espéraient une Curie mise au service du Pape et du collège épiscopal (ou tout au moins celui des cardinaux). Mais le document pose clairement la Curie romaine comme unie au seul Pape dans l'exercice de son ministère personnel de successeur de Pierre en vue de préserver l'unité de l'Église, unité dans la diversité, et non pas dans la division.
Bien qu'attaché à la Secrétairerie d'État, L.M. Muñoz, prêtre du diocèse de Tolède, montre dans sa thèse un net souci d'objectivité. - A. Pighin.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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