Sancti doctoris Ecclesiae Alberti Magni Opera Omnia. T. I, pars IA: Super Porphyrum de V universalibus, éd. M. Santos Noya

Col.
Historia del pensamiento - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Ce premier tome des OEuvres complètes de saint Albert le Grand est en fait le 26e à être publié dans une série qui en comprendra 41. Albert commence l'explication de 4 textes sur la logique des Anciens par ce «Traité de V universaux» qui commente «l'Isagogè» de Porphyre - c.-à-d. «l'Introduction» aux «Catégories» d'Aristote - traduite en latin par Boèce; mais dans le dernier chapitre qui compare entre eux ces V universaux, Albert paraphrase un texte de la «Logique» d'Avicenne. Il ne s'agit donc pas de commenter la doctrine des universaux chez Porphyre, mais Albert donne ici sa propre doctrine des universaux.
En effet, après des notes préliminaires sur la logique (son rôle en philosophie, ses divisions, etc.), Albert traite des universaux en général et propose son opinion sur ce point controversé: en quoi font-ils partie de la logique? Comment se trouvent-ils dans l'esprit, en eux-mêmes, dans l'individuel, dans l'être? Comment sont-ils produits? quel est leur nombre? Etc. Puis il expose 4 universaux en particulier: l'espèce, la différence, le propre et l'accident. Il cherche ensuite ce qu'il y a de commun et de différent entre ces universaux et enfin il les compare entre eux en suivant «La Logique» d'Avicenne traduite en latin par Avendauth. Lorsque Albert commente Porphyre, On présente en bas de page le texte latin de Boèce sur lequel il a travaillé. Un appendice précise les passages des auteurs utilisés ou cités, et un autre donne alphabétiquement les références détaillées sur tous les mots intervenant dans le commentaire.
Cette oeuvre doit avoir été écrite vers 1252-54 et elle a toujours été attribuée au docteur de l'Église même si le titre a varié dans les écrits d'Albert et dans les mss. De cet ouvrage nous possédons trois mss complets du XIIIe s., 2 du XIVe, 14 du XVe ainsi que des textes incomplets depuis le XIIIe s. La première édition imprimée le fut à Cologne en 1486, puis à Venise en 1500, 1506, 1532, etc. L'éditeur distingue trois familles de textes, A, B, C qui se subdivisent toutes en plusieurs branches. On découvre pas mal d'erreurs dans la famille A. Il existe des textes uniques, rattachés à la famille B, qui possèdent probablement des corrections conjecturales d'erreurs évidentes, ou qui reflètent une meilleure tradition… La question se pose alors: peut-on se fier à notre texte si on trouve tant d'erreurs dans la famille A et des corruptions de textes dans les trois familles, corruptions importantes telles que species pour individuum, accidens pour proprium, différence pour universel, etc.! ou bien des omissions de un ou plusieurs mots, de parties de phrase ou encore des phrases erronées? L'éditeur a d'ailleurs dû proposer des conjectures pour 5 textes. Il part du texte principal de la famille C, mais avec des corrections ou des préférences pour d'autres mss, qui sont chaque fois signalées; et il donne en note des divergences de textes entre mss qui lui paraissent dignes d'être signalées.
Outre la qualité de son contenu, le volume est superbement présenté et fait honneur à la maison d'édition. - B. Clarot sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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