La première partie situe le texte dans le canon des Écritures et fournit certaines indications sur la rédaction. L'A. analyse ensuite Dn 1 en postulant que la figure du sage se substitue aux institutions royales prophétiques et sacerdotales lorsque celles-ci ont disparu. Partant du texte hébreu et de sa traduction, et sur base d'une analyse philologique, il développe son commentaire en dégageant les thèmes sapientiaux. Il montre les similitudes entre le récit de cour et ceux du Proche Orient où le sage est vainqueur grâce à l'application de sa sagesse dans Dn 2-6, avant de s'intéresser au sens de l'histoire et au questionnement sur la rétribution ou sur la présence du mal dans l'histoire dans Dn 7-12.
Dans sa deuxième partie, l'A. effectue une lecture progressive de Dn 7 dont il met en relief la valeur des images. On appréciera sa présentation des quatre bêtes et leur mise en rapport avec le mal en général. Dans sa présentation du tribunal céleste, il nous met clairement en relief le lien avec les autres textes bibliques. Cependant, la partie sur le fils d'homme est plus obscure. En effet, d'une part, l'A. opère au milieu de son raisonnement un retour en arrière pour analyser Dn 2, ce qui rend la lecture difficile, et d'autre part son attachement à présenter la fonction du sage fait perdre de la consistance à la figure du fils d'homme. Lui-même prolonge son raisonnement en Dn 8-12, montrant que la révélation de Dieu se fait pour tous dans la vie quotidienne à travers entre autre la lecture des Écritures, la prière et le jeûne.
Dans la troisième partie, l'A. présente la figure du sage voulue par Dieu pour suppléer à l'absence de roi et de prêtre dans le contexte historique de la période hellénistique. Cet ouvrage donne de bonnes clés pour découvrir la dimension sapientielle du livre de Dn. La lecture pas à pas des différentes péricopes, la richesse des références bibliques et la mise en lien pertinente de Dn avec les écrits babyloniens permettent à M. Settembrini de brosser le portrait du sage qui est à la fois voyant, lecteur de l'Écriture et intercesseur du peuple auprès de Dieu. - J. B. Thibaut