La vulnérabilité : de concept à repousser à concept à
comprendre dans sa valeur éthique. Qu'il s'agisse d'une
vulnérabilité due à une maladie, à un handicap ou à sa condition de
créature, l'homme est vulnérable, mais de là surgit sa capacité de
« faire avec » sa vulnérabilité, sans jamais la nier ou
l'écarter. Cinq spécialistes du thème, deux philosophes et trois
théologiens, en parlent. La première, Nathalie Maillard, définit la
vulnérabilité en lien avec le corps, les relations, les
conditionnements de l'existence, pour expliquer le vis-à-vis
éthique entre autonomie du sujet et sa vulnérabilité avec les
conséquences qui en découlent au niveau social. Puis Thierry
Collaud montre que la vulnérabilité est à la source du bien commun,
du « faire le bien » pour les autres, pour une nouvelle
société plus fraternelle. Un exemple concret de vulnérabilité,
présenté par Henri Moto, concerne l'accès à l'eau potable parmi les
populations rurales au Cameroun. L'A. montre comment les gens
vulnérables deviennent acteurs responsables du bien commun.
Frédéric Rognon expose ensuite quelle éthique est souhaitable pour
trouver un compromis entre les progrès biotechnologiques et la
vulnérabilité humaine qui dit quelque chose de la dignité de chaque
être humain. Enfin, Marie-Jo Thiel montre comment les soins
palliatifs permettent de retrouver « la relation de
soins » pour promouvoir une autre culture que celle de la
biotechnologie. L'ensemble de l'ouvrage a le mérite de souligner la
signification éthique de la vulnérabilité et la nécessité de la
retrouver pour prendre soin des relations humaines, qui sont le
vrai moteur d'une vie plus humaine et plus sociale. -
E. Barucco o.c.d.