On connaît les travaux à la fois fouillés et suggestifs de Ch.
Reynier, professeur d'exégèse biblique au Centre Sèvres
(Paris). Reprenant son thème favori de la mer, elle développe la
symbolique de la tempête dans la Bible. Aussi convoque-t-elle,
autour des vagues déchaînées, le prophète Jonas, puis Jésus dormant
sur le coussin du pilote et marchant sur les flots du lac de
Galilée en furie, et finalement Paul, apôtre des nations,
traversant la tempête qui le forcera à aborder à l'île de Malte
dans son voyage de prisonnier conduit au tribunal de l'empereur de
Rome. Ce sont là des récits palpitants inspirés de l'antiquité
classique dont l'A. nous dévoile les modèles avec beaucoup
d'érudition et de sens artistique. Elle fait bien saisir ce que la
Bible et l'évangile mettent en évidence afin d'en dégager le sens
théologique et elle le fait avec une remarquable précision
technique et une grande sensibilité à la lettre du texte. On
s'étonne toutefois qu'elle ne traite pas en détail un autre récit
de tempête, celui de Noé aux prises avec le déluge; une coquille de
noix engageant, dans un espace restreint sur les terres inondées,
des hommes et des bêtes: semence d'humanité à sauver de la
perdition (Gn 6 à 9). À propos du naufrage de Paul, nous lui
signalons aussi les pages que nous y avons consacrées dans notre
commentaire des Actes (Témoins de la Parole de la Grâce,
Bruxelles, 1995, p. 704-720).
Cet essai passionnant et de grande qualité illustre bien le propos
biblique de faire découvrir au lecteur que le sens spirituel de
l'Écriture se dégage de son sens littéral dans sa trame narrative.
Un thème actuel qui donne à penser. - J. Radermakers sj