L'A, professeur de théologie au Nigeria, divise son cours en trois
parties: ecclésiologie, oecuménisme, missiologie. À la lumière de
Ecclesia in Africa, il présente l'Eglise comme Ujamaa (terme
utilisé par Nyerere pour décrire son socialisme africain), la
famille au sens large, une image mieux inculturée que celles de
Corps du Christ ou Peuple de Dieu… tout comme, aux yeux des Massai
pour qui la pratique de l'agriculture est tabou, la parabole du
berger est préférable à celle du semeur. Le texte abonde en
citations (de Sa Sainteté Jean-Paul II, de son éminence Joseph
Cardinal Ratzinger… et surtout de H. de Lubac et d'Avery Dulles);
certaines sont de seconde main et manquent de référence exacte.
L'A. s'attarde sur le Mouvement d'Oxford, contemporain des
mouvements missionnaires; il propose une longue exégèse de Mt
16,17-19 (les clés de saint Pierre); il offre un commentaire,
article par article, de Unitatis Redintegratio. Il distingue un
oecuménisme spirituel (la semaine de prière pour l'unité),
académique (le groupe des Dombes), pratique (Taizé), protocolaire
(l'oecuménisme d'État en URSS); il oppose oecuménisme du retour
(qu'il préconise) et oecuménisme de convergence. Il tente parfois
une appréciation personnelle: «On a remplacé le masochisme par le
féminisme (…) qui est un danger pour les vertus mariales…
L'anglicanisme, proprement dirigé, est un berceau sûr pour le
catholicisme». L'ouvrage n'offre pas de conclusions; il lui manque
également un index, ce qui rend difficile une étude scientifique.
Une coquille: karmasûtra au lieu de kâmasûtra. - P. Detienne, S.J.