Après avoir affirmé l'incompatibilité de l'évangélisme avec
certains universalismes (personne ne mérite d'être damné… toutes
les religions sont salvatrices…), l'A., utilisant un pseudonyme,
présente ici comme évangéliquement orthodoxe, mais non
contraignante, une version d'évangélisme chrétien qui nie
l'éternité des peines: a) les pécheurs peuvent se repentir après la
mort; b) ils se repentiront tous. La tradition chrétienne est
globalement non-universaliste. Une exception de taille: Grégoire de
Nysse. Aux universalistes protestants (de Schleiermacher à
Moltmann), l'A. ajoute Rahner, Küng, von Balthasar… et Jean Paul II
qui, en de nombreuses occasions, a évoqué un salut complet et
universel. Il relève, dans les deux Testaments, les textes qui
semblent enseigner l'universalisme, ceux dont on peut l'inférer ou
avec lesquels il est compatible, ceux qui lui sont explicitement
opposés (vg. Apo 14,9-11; 20,10-15). Il énumère les avantages
théologiques et pastoraux de sa position: la justice de Dieu,
expression de son amour, n'est pas seulement punitive, mais
correctrice et restauratrice. Il répond aux objections classiques:
la justice de Dieu est absolue, sa miséricorde est facultative; si
tous les humains sont «condamnés à être sauvés», les missions sont
inutiles etc. Il évoque, en terminant, le principe de précaution:
Et si je m'étais trompé? Un ouvrage agréable à lire,
respectueusement tolérant des positions adverses. - P. Detienne sj