Le nouveau Cours de théologie systématique dirigé par Canobbio et
Maffeis est prévu en 15 volumes et paraît en ordre dispersé. Ce
volume est le quatrième paru. L'ecclésiologie est une matière
complexe qui a connu un tournant décisif au Concile et l'on essaye
non sans peine de remplacer son ancien contenu trop juridique par
une insistance plus grande sur son «mystère», sans oublier que
l'Église est à la fois société divine et humaine. S. Dianich,
professeur d'ecclésiologie et S. Noceti, responsable diocésaine de
la catéchèse des adultes, font un louable effort pour décrire et
interpréter ce phénomène complexe né de l'annonce évangélique et
dirigé de l'intérieur par l'Esprit du Christ au cours des siècles.
Aujourd'hui on se méfie des structures ecclésiastiques, nous disent
les deux auteurs, et l'on retrouve le mystère de l'Église avec une
renaissance du sens religieux de l'Église et de sa vitalité
pastorale. Les catholiques négligent les structures juridiques
ecclésiastiques au moment où les protestants sont en train de les
retrouver…Il s'agit de comprendre dans la foi comment le don divin
de la communion a pu engendrer une institution lourde, complexe et
autoritaire au lieu d'un instrument divin destiné à la paix et à
l'unité du genre humain. Les auteurs ont choisi de partir des
faits, parce que l'Église elle-même est un fait. Selon eux, le
théologien doit avant tout retrouver le dessein divin et le mystère
de communion d'où l'Église tire son origine et sa consistance. Ceci
exige une collaboration avec les historiens, les sociologues et les
spécialistes des religions. En outre, ce traité insiste sur la
méthode et les processus pour arriver à une «intelligence de foi».
En conséquence, leur plan part de l'analyse sociologique de
l'Église comme fait historique et social face à d'autres grandes
religions pour comprendre la richesse de ses points de vue et de
ses catégories au long de l'histoire malgré ses divisions. Puis ils
en viennent à l'étude des origines du christianisme avec les
différentes formes qu'il a prises pour chercher à découvrir la
révélation de Dieu sur l'Église. Ensuite, à partir d'une hypothèse
de travail, ils construisent une théorie ecclésiologique capable de
donner une intelligence de foi à leur synthèse. Les chapitres
suivants sont consacrés à des points particuliers: la mission de
l'Église et ce qui l'a fait naître, le lien entre les personnes et
le corps de l'Église, les notes de l'Église, son caractère
charismatique et sacerdotal, ainsi que son infaillibilité, les
différents ministères et finalement la richesse intérieure de son
mystère de communion avec les institutions qu'il a produites et les
valeurs qu'elles essayent de promouvoir. Ce livre destiné aux
étudiants en théologie s'efforce d'utiliser un langage clair et
simple. Chaque chapitre se termine par des suggestions pour l'étude
et la recherche où ils abordent des domaines en pleine gestation
avec des indications bibliographiques pour aller plus loin. C'est
pourquoi ils ont intitulé leur volume Traité et non pas «manuel».
On ne peut que louer leur effort pour revenir à l'essentiel et
situer chaque partie dans le plan d'ensemble. Sans être audacieuse,
leur tentative est intéressante. - A. Pighin.
