À l'heure où la Compagnie de Jésus se trouve en devoir de
réorganiser son mode de présence et donc, conjointement, de méditer
l'importance de sa « gouvernance », il sera certainement
utile de lire ou de relire ce Traité que nous
devons à l'un des familiers et connaisseurs du Fondateur. Cette
traduction en facilitera certainement la compréhension. L'introd.
nous avertit qu'il sera opportun de considérer le texte dans sa
dimension proprement spirituelle et que certains éléments de cette
« manière de procéder » qu'Ignace nous transmet ne font
pas partie de ce qui serait demandé par un responsable à l'embauche
ou un chef d'entreprise modernes. Comme il s'agit d'abord de
conduire des hommes dont le progrès spirituel était au coeur de la
mission confiée, le souci de ceux-ci était, pour Ignace, occasion
de prière et d'encouragement, autant que de sévérité, comme un
amour paternel au coeur de la nécessaire « ordonnance ».
L'index final offre un certain nombre d'entrées qui en disent long
sur cette sollicitude. La postface ne contredit pas cette
atmosphère du gouvernement. Son propos est de contextualiser
certains éléments du texte de Ribadneira comme, en premier lieu,
l'usage du terme « traité » (plutôt une collection
d'attitudes) ou encore, plus fondamental, ce qu'il faut entendre de
cette « obéissance jésuite », précisément quand il est
question de « gouverner », c'est-à-dire quand
« cette relation en est une dans l'amour du Seigneur »
(p. 54). Ce document nous « permet de voir combien était
complexe la manière « de procéder » d'Ignace (…) et
d'espérer qu'aujourd'hui encore les supérieurs jésuites grandiront
dans ces attitudes spirituelles » ici recommandées (p. 55). -
J. Burton s.j.