À Paris, il passe une thèse sur le taoïsme et étudie Lao-Tseu (IVe s. av. J.C.). Contrairement à certaines opinions, Lao-Tseu n'a pas créé les rites chinois, mais une école du coeur et de la sincérité pour bien vivre en société, car il croit aux vertus de l'éducation et à la culture. Mis dans l'ombre par Mao, Lao-Tseu revient en force aujourd'hui, mais il n'est pas accepté par tous. Bien qu'issu du confucianisme, le taoïsme s'oppose à lui en revendiquant le naturel, mais il pousse en même temps à une domination de soi pour arriver à une vie en société harmonisée. Pour le Tao, la perfection revient à coïncider avec notre nature profonde car «le ciel est au coeur de l'homme». Le Tao est donc une spiritualité naturelle de l'homme, qui ne s'oppose nullement au christianisme.
Ensuite, pendant 15 ans, le Père étudie les livres de médecine chinoise pour mieux pénétrer dans l'âme de ce peuple et dans la philosophie de son écriture. En annexe, on trouve un récit détaillé de son périple de 1947 et une notice biographique énumère les cours et travaux de cet éminent sinologue qui est l'un des rédacteurs du Dictionnaire français de la langue chinoise et l'un des éditeurs du monumental Dictionnaire Ricci des caractères chinois. Par petites touches, Cl. Larre nous fait partager ses découvertes de l'âme chinoise sans vouloir imposer son avis. - B. Clarot, S.J.