Vatican II n'a pas fait que des heureux. Et Mgr Lefebvre n'est pas
le seul à s'être fait le héraut et le héros de la dénonciation de
cette oeuvre diabolique: en voici un autre exemple avec cet
ouvrage. Encore faut-il préciser que le Concile n'est pas seul en
cause: aux yeux de l'A. la dérive remonte haut dans le temps, Pio
IX regnante, pour ne pas dire plus haut encore. Que l'oeuvre du
concile ait donné lieu à des interprétations et à des
concrétisations parfois un peu - beaucoup - étranges: personne ne
le contestera. Que le Concile suscite des questions, rarement ou
jamais ou autrement abordées auparavant: quoi de plus normal, à
moins de croire que l'histoire de l'humanité est une ligne droite
où rien ne change et que la confession de la foi n'a qu'une
formulation qui se moque éperdument des questions que lui pose le
monde. Encore faudrait-il choisir quelle formulation? Sinon, pauvre
Thomas d'Aquin qui n'a pas fait que recopier Augustin, lequel osa
ne pas retranscrire mot à mot Saint Paul… Mais de là à accuser le
Concile de tous les maux… soyons sérieux!
Un livre donc à lire si l'on veut comprendre les gesticulations de
quelques factions d'un certain catholicisme contemporain, en se
préparant d'ailleurs à découvrir une littérature qui ressemble par
bien des traits aux grandes charges intégristes de la période
moderniste, et en s'armant d'une bonne dose d'humour, sauf à
vouloir s'endommager gravement l'esprit. - B. Joassart sj