«Una spada trafiggerà la tua vita» (Lc 2, 35a). Quale spada? Bibbia e tradizione giudaico-cristiana a confronto
A. SerraSagrada Escritura - reviewer : Jean Radermakers s.j.
L'A. conduit dès lors une patiente et minutieuse enquête à travers l'AT, la littérature juive et le NT pour vérifier comment les textes parlent du glaive de la Parole de Dieu: psaumes, Isaïe, Maccabées, Sagesse, puis Philon, Qumrân, Flavius Josèphe et le Talmud sont prospectés avec soin, et enfin He 4,12-13, Ep 6,17, Ap 1,16; 2,12.16; 19,15.21. Tel est l'objet de la première partie du volume, superbement édité par les éditions de Marianum. Une deuxième partie est consacrée à une analyse des commentaires du passage lucanien s'échelonnant du IIe au XIVe siècle: les Pères, puis les écrivains orientaux sont passés au crible, et ensuite ceux d'Occident, avec une particulière attention à la traduction précise des termes en grec et en latin, et la symbolique qu'elle suggère ou explicite. L'A. aborde alors la troisième partie présentant les conclusions de son travail issues de la confrontation entre Écriture et tradition. Ressaisissant le verset de Luc en lien avec Isaïe à propos du «Serviteur» en regard de la «fille de Sion», il souligne que la Parole de Dieu, en Luc-Actes, divise ceux qui l'écoutent tout en se trouvant confiée à ceux qui reçoivent mission de la proclamer.Dès lors, la réponse à la question apparaît, lumineuse, dans le sillage du Magnificat: la vie entière de Marie a été «constamment traversée par le glaive mystique qui symbolisait le dessein de Dieu sur elle». Son union intime à son Fils lui a fait vivre cette douleur en tout son être et donne sens à la passion d'Israël comme au déchirement de nombreux coeurs dans l'Église. Et l'A. de noter la portée christologique et ecclésiologique du verset. Nous lui savons gré d'en avoir montré la profondeur. Les mariologues ne manqueront pas d'en tirer le meilleur profit. - J. Radermakers, S.J.