«Une foi en transhumance»: qu'est-ce que cela signifie? L'A. s'en
explique en particulier aux pages 79-80 de son livre, écrit avec
finesse et témoignant d'une bonne connaissance des questions et des
situations d'aujourd'hui. Il s'applique à stimuler la foi des
chrétiens en cette époque où, semble-t-il, sont mises en question,
tant de certitudes ébranlées, y compris en ce qui semblait être
essentiel.«Le contraire de la foi chrétienne, ce n'est pas le péché
dont Jésus vient nous libérer mais l'immobilisme. Cette conviction
ne tient pas aux impatiences d'un activisme pastoral ou au
prosélytisme mais à la promesse du Seigneur maintes fois proclamée
dans la Bible: 'Ne crains pas, je suis avec toi'. Le nomadisme
spirituel du peuple juif en constitue un témoignage éclatant. Pour
la même raison, la transhumance est une dimension constitutive du
corps ecclésial, peuple de Dieu en marche vers de nouvelles terres.
La vraie Tradition n'est pas répétition et moins encore retour au
passé, mais traduction, rénovation, recréation, 'recherche de
sens'. Au lieu de nous lamenter sur les malheurs des temps, voire
de demander des comptes à Dieu, ne devrions-nous pas considérer la
situation actuelle comme un rappel que l'Esprit nous adresse pour
ouvrir des routes inédites en ces temps qui nous sont donnés? Le
contraire de la foi, ce n'est pas le doute, c'est le manque de
confiance, c'est la peur.»En plus de décrire la situation
d'aujourd'hui, l'A. s'applique à expliciter en termes accessibles
l'essentiel de la foi, en particulier en référence au symbole de
Nicée-Constantinople, et en accueillant les lumières de Vatican II.
- S. Decloux sj