Ce gros volume de mélanges offerts à B. Halensleben regroupe pas moins de 45 contributions sur l’Esprit Saint. Celles-ci sont réparties selon sept thématiques : l’Esprit parle dans l’Écriture ; l’Esprit agit dans l’histoire ; l’Esprit rassemble ; l’Esprit vivifie l’Église ; l’Esprit meut la pensée ; l’Esprit envoie ; l’Esprit façonne le monde. L’ordre de ces thématiques dénote, en lui-même, un véritable projet théologique dont certains choix ne sont pas anodins. Faire précéder la section sur l’Église de la question du rassemblement manifeste une intention œcuménique profonde. Par ailleurs, la succession des thèmes Église, pensée, mission, monde met en lumière un rôle majeur de la pensée théologique qui, tout en naissant dans l’Église, se vit comme mission pour le monde.

Pourtant, la pertinence de cet ordre ne se découvre que si l’on accepte d’aller à la rencontre de chacun des auteurs. On est d’abord frappé par la diversité de leurs confessions d’origine qui manifeste, là encore, l’intérêt œcuménique que le prof. Halensleben a toujours montré. Au-delà de l’appartenance confessionnelle, le lecteur est aussi frappé de la variété des horizons théologiques des contributeurs. On rencontre certes de nombreux professeurs de l’université de Fribourg (actuels et anciens), mais bien d’autres qui témoignent des liens théologiques et ecclésiaux tissés par leur consœur. Chaque contribution, dans sa spécificité, témoigne d’une volonté de dialogue sur des sujets aussi délicats que le filioque, la sotériologie ou la théologie politique.

Ainsi, malgré le vertige initial dont il est saisi en tenant l’ouvrage en main, le lecteur se plonge avec délice dans ces recherches qui, malgré leur diversité, n’ont rien d’un patchwork tant chaque thématique se retrouve tout au long de la traversée de l’ouvrage. On se trouve ainsi à réinterroger la théologie trinitaire, l’ecclésiologie et l’œcuménisme, comme la relation au monde tout au long de ces 700 p.

Un ouvrage susceptible, donc, d’intéresser de nombreux spécialistes comme aussi des lecteurs curieux. — G. de Longcamp