Aujourd'hui, le prestige des sciences naturelles est tel que, à
tort ou à raison, on attend d'elles des réponses à des questions
ontologiques, voire métaphysiques. Des sujets traditionnels de la
philosophie et de la théologie, comme l'existence de Dieu, l'âme
humaine, la liberté de l'homme et la vie après la mort, sont
devenus l'objet de leurs recherches. Ce seul motif suffit déjà pour
que la philosophie et la théologie n'esquivent pas le dialogue avec
elles. H. Goller s.j., ancien prof. à l'Inst. für
Christliche Philosophie de l'Univ. d'Innsbruck, s'est spécialisé
dans l'étude des questions à la frontière entre psychologie
empirique et philosophie. L'ouvrage que voici veut exposer la
contribution de la neurologie contemporaine à la clarification de
questions théologiques. La concl. du livre est que cette
contribution est bien maigre. Même si la neurologie pouvait
identifier des processus cérébraux correspondant à des prétendues
expériences religieuses, elle ne saurait rien dire sur leur contenu
et leur valeur objectifs. Cela ne devrait pas nous étonner puisque
la conscience est une énigme impénétrable pour la neurologie, qui
s'occupe du fonctionnement du cerveau dans sa forme empirique. S'il
y a une corrélation entre les « phénomènes de la
conscience », comme les émotions, les sentiments et les
pensées, et certains processus cérébraux, ceux-là ne peuvent pas
être déduits de ceux-ci. P. ex., des rapports tout à fait
fiables d'expériences de mort imminente infirment la thèse que la
conscience dépend du cerveau et de sa prétendue certitude
irréfutable. L'A. réussit ici à expliquer les résultats des
recherches neurologiques en matière de religion au lecteur d'une
façon compréhensible et à les soumettre à une critique équilibrée
et valable. - R. Jahae o.m.i.