À l'occasion du 500e anniversaire de son ordination épiscopale
s'est tenu en 2007 à Rennes, la ville dont il fut évêque, un
colloque consacré au bienheureux Yves Mahyeuc, mort le 20 septembre
1541. La publication des actes de ce colloque permettra de mieux
connaître ce frère dominicain, vénéré comme bienheureux par la
dévotion populaire mais évoqué également comme tel, en 1996, à
Sainte-Anne d'Auray, par le Pape Jean-Paul II. On a d'ailleurs,
après quelques siècles d'oubli, retrouvé les documents de son
procès de canonisation. «Mystique, pasteur, réformateur dans
l'Église, soucieux de foi et de justice en politique et dans la
société, serviteur jusqu'au dépouillement du prolétariat d'alors»,
dit de lui le P. A. Pic. Dans sa communication, J.-Chr. Cassard en
présente, «en l'état actuel de nos ignorances», une biographie qui
ne peut guère être étoffée davantage. On notera ici que, membre du
couvent dominicain de Rennes, prouvant que la duchesse Anne n'était
pas canoniquement mariée à Maximilien d'Autriche, il lui permit de
se marier avec Charles VIII lui ouvrant ainsi l'accès au trône de
France. L'étude de J.-Chr. Cassard s'est surtout efforcée de
retracer l'itinéraire du bienheureux Yves dans le contexte de son
époque. Portant l'habit de son ordre, même une fois devenu évêque,
il continua à en suivre les principales observances. Confesseur
d'Anne de Bretagne et son conseiller, c'est vraisemblablement lui
que l'on voit, avec la future reine de France, sur une miniature du
livre de prières de la duchesse. Il fut un pasteur consciencieux,
retrouvant l'élan missionnaire des ordres mendiants malgré le
relâchement de ses frères de Rennes. Il était persuadé, comme les
réformateurs cordeliers de sa ville, que la mission des ordres
mendiants consistait en «l'instruction du pauvre et simple
populaire, soubstien de la foi catholique et répréhension des
vices» (p. 47). Une vingtaine de communications constitue ce
précieux collectif qui remet en lumière un religieux et un prélat
trop méconnu. Signalons aussi les très belles illustrations qui
ornent ce volume. - H. Jacobs sj