L'affirmation d'une prétendue utilité et d'une possible spiritualisation de la souffrance paraît constitutive de l'éthique chrétienne en général. La réflexion métaphysique contemporaine sur le non-sens de la souffrance et sa nécessaire incorporation (Levinas, G. Marcel, Merleau-Ponty, etc.) invitent pourtant le chrétien aujourd'hui, à la suite du Christ souffrant, à ouvrir une autre dimension du «pâtir» de sa Pâque. Davantage que purification (catharsis), il y reconnaîtra cette fois, dans l'extrême de cette expérience charnelle, une finitude inhérente au monde que le Fils n'aura de cesse, quant à lui, d'offrir et de «passer» au Père.