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À l'occasion de la béatification de Jean-Paul II

Stéphanie Dandé fmj
La béatification de Jean-Paul II nous a invités à parcourir les vingt-six années de la Revue qui couvrent son pontificat. Le Pape Jean-Paul II a été non seulement un pasteur, mais aussi un docteur pour le peuple de Dieu. Avec sa haute stature intellectuelle, il a imprimé sa marque sur la réflexion théologique de notre temps par ses encycliques, ses exhortations apostoliques et ses catéchèses. Nous le constatons aux pages qui lui ont été consacrées par de nombreux auteurs dans la Revue. Que leur rappel soit un témoignage de reconnaissance et un hommage au bienheureux Jean-Paul II.

La béatification de Jean-Paul II nous a invités à parcourir les vingt-six années de la Revue qui couvrent son pontificat.

Le Pape Jean-Paul II a été non seulement un pasteur, mais aussi un docteur pour le peuple de Dieu. Avec sa haute stature intellectuelle, il a imprimé sa marque sur la réflexion théologique de notre temps par ses encycliques, ses exhortations apostoliques et ses catéchèses. Nous le constatons aux pages qui lui ont été consacrées par de nombreux auteurs dans la Revue. Que leur rappel soit un témoignage de reconnaissance et un hommage au bienheureux Jean-Paul II.
Au cours de son pontificat, Jean-Paul II n’a eu de cesse de mettre en œuvre le Concile Vatican II (B. Pottier, «Vatican II et Jean-Paul II»). La pensée personnaliste de celui qui fut un professeur et un pasteur en Pologne (Guggenheim «Liberté et vérité selon K. Wojtila») épouse plusieurs grands thèmes conciliaires et sert de fil rouge pour répondre aux grandes questions de l’homme, entre autres celle sur l’amour humain dans le plan divin (Mattheeuws, «De la Bible à Humanae vitae. Les catéchèses de Jean-Paul II»). A. Chapelle, après avoir offert un commentaire à Donum Vitae, met en lumière, à partir de la doctrine personnaliste de l’amour conjugal, la continuité de l’enseignement magistériel dans les enseignements d’Humanae vitae et de Donum vitae. Il explicite aussi les fondements de la doctrine morale de l’encyclique Veritatis splendor, publiée au cœur d’une véritable crise morale (voir aussi L. Renwart, «Veritatis splendor. Un essai de lecture»). C’est bien «en raison» que le pape-théologien s’est engagé dans les débats éthiques de notre temps (A. Mattheeuws, «L’avenir de l’humanité passe par la famille»), en défendant le respect de la vie. L’Église est fidèle au Christ quand elle défend les plus faibles et promeut une culture de la vie.
Certaines des encycliques du Pape ont fait l’objet d’articles qui en présentent la problématique. C’est le cas de l’article d’Y. Ledure sur Laborem exercens, qui montre que le travail humain est une clé et probablement la clé essentielle de la question sociale, ou encore du commentaire à deux voix de Redemptoris Mater, par J.-M. Hennaux en tant que théologien catholique et par J.-P. Gabus en tant que théologien protestant. Dans son article, J. Laffite présente les enjeux et les intentions de l’encyclique Evangelium vitae en en faisant ressortir les aspects théologiques. P. Tihon, quant à lui, s’efforce de mettre en lumière la nécessaire élaboration théologique qui sous-tend le texte de Redemptoris Missio. Pour sa part, P. Gervais considère Reconciliatio et paenitentia comme le point d’aboutissement de vingt ans de recherche doctrinale et pastorale sur le sacrement de pénitence, en situant l’œuvre de réconciliation de l’Église à l’intérieur de sa mission.
Par ailleurs, personne ne saurait mettre en doute l’importance que revêtait aux yeux du Pape son encyclique Fides et ratio. B. Pottier la situe dans le débat philosophique de notre temps tandis que Cl. Troisfontaine montre la manière dont son argumentation découle d’une conception personnaliste de la Révélation.
Enfin, s’arrêtant à la dernière de ses encycliques, Ecclesia de eucharistia, J. Rigal en relève les insistances trinitaire, cosmique, eschatologique et mariale.
Soucieux d’un dialogue et désireux de donner des orientations aux chrétiens de plus en plus confrontés à un monde culturel a-religieux, Jean-Paul II a beaucoup réfléchi au rapport de l’Église au monde. J. Joblin rappelle la priorité que le Pape donne à la liberté religieuse dans son conflit avec les socialismes, liberté qui, selon lui, est garante du dynamisme de la présence active des chrétiens dans le monde. M. Schooyans, dans son article sur l’encyclique Sollicitudo rei socialis montre en quel sens l’enseignement social de l’Église est l’antidote des dérives totalitaires menaçantes. Quant aux réflexions de B. Klaine, elles s’attachent à dégager, à travers les catéchèses de Jean-Paul II sur l’article du Credo «Je crois en Dieu créateur», les énoncés qui peuvent paraître les plus sensibles à une conscience contemporaine informée des acquis scientifiques actuels.
C’est au Synode des évêques de 1985, sous l’impulsion de JeanPaul II, que fut adopté le projet de rédiger un catéchisme de l’Église universelle (voir les articles de Mgr J. Honoré). Le futur cardinal Chr. Schönborn, pour y avoir concouru de près, nous laisse de précieuses clefs de lecture en présentant les grands thèmes théologiques et leurs articulations, compte tenu du principe de la hiérarchie des vérités. I. Baumer y traite de la première partie qui a pour objet la profession de foi, P. Gervais des apports de la seconde partie du point de vue sacramentaire, A. Chapelle de la troisième partie intitulée «La vie dans le Christ» et qui a trait à l’agir moral et, enfin, J. Corbon de la quatrième partie sur la prière chrétienne telle que celle-ci s’enracine dans l’Écriture et trouve sa forme accomplie dans le «Notre Père».
Le Pape Jean-Paul II fut aussi un grand contemplatif, ancré dans une solide vie de prière vouée à la mission. En témoigne la lumineuse exhortation apostolique post-synodale, Vita consecrata, jugée comme document exceptionnel par N. Hausman dans l’article qu’elle lui consacre, en raison principalement de sa première partie qui marque une avancée doctrinale sur l’origine évangélique de cette forme de vie. Quant à l’exhortation apostolique Pastores dabo Vobis, C. Dumont en souligne le thème majeur, à savoir la charité pastorale qu’il propose comme clef de lecture à l’encyclique.
Si, dans l’encyclique Ut unum sint, l’engagement œcuménique du Pape a pu être étudié par D. Sicard comme une sorte de bilan de son pontificat, des gestes forts, comme sa demande de pardon à l’aube du iiie millénaire, ont également eu d’importantes implications théologiques (P. Gervais) et ont pu être accueillis comme l’expression de nouvelles relations entre l’Église catholique et le peuple juif (A. Guggenheim).
Rappelons enfin les articles rassemblés dans la Revue et qui s’efforcent de relire le magistère de Jean-Paul II à travers le prisme d’un thème particulier, comme par exemple la sainteté (B. Peyrous), la religiosité populaire (A. Verwilghen), liberté et création (G. Vandevelde), l’inculturation (N. Standaert), la peine de mort (M. Hendrickx) ou encore l’Esprit Saint et les religions (V. Guibert). Dans ce dernier article, récemment publié, l’auteur présente de manière systématique le fruit théologique que Jean-Paul II a laissé à l’Église dans le domaine du dialogue interreligieux.
À l’occasion, il y aurait eu lieu d’évoquer les ouvrages consacrés à la pensée de Jean-Paul II, que la Revue a recensés. Contentons-nous de relever les thèses déjà publiées sur elle dont la Revue a fait état dans ses pages au cours des dernières années.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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