Un demi-siècle après la mort de l'abbé Bremond est-il possible de trouver la source existentielle de ses oeuvres, de Prière et poésie comme de l'Histoire littéraire du sentiment religieux? Une relecture, la correspondance, des travaux récents, certaines données biographiques permettent de reprendre l'hypothèse émise par Henry Bars: «Bremond n'a jamais poursuivi que la réponse à une seule question et a joué sa vie sur elle: qu'est-ce que la prière?» Cet essai est une «mise en scène» des oeuvres de Bremond à partir de cette question qui lui fit explorer le pays des mystiques et des poètes pour surprendre leur secret. Ce n'est point «l'historien» qui est examiné - ce serait une autre tâche - mais l'aventure spirituelle et intellectuelle d'une destinée dans sa grandeur et ses impasses. Grandeur de Bremond, qui rechercha dans toute création humaine quelque trace de la présence divine; échec aussi, parce qu'il ne parvint pas à réduire à l'unité les deux passions de sa vie, la poésie et la prière.