En guise d’introduction, la parole peut être donnée à Paul Claudel. Vous connaissez sans doute ce texte : au seuil de l’immense fresque dramatique du Soulier de satin, sur une scène vaste comme l’océan, monte une prière : c’est celle d’un jésuite en partance missionnaire vers les Amériques et dont le bateau, pillé par les pirates, dérive sur l’Océan. Attaché au mât et sachant son naufrage imminent, il rend grâces et il intercède :
Seigneur, je Vous remercie de m’avoir ainsi attaché ! Et parfois il m’est arrivé de trouver vos commandements pénibles
Et ma volonté en présence de Votre règle
Perplexe, rétive.
Mais aujourd’hui il n’y a pas moyen d’être plus serré à Vous que je ne le suis et j’ai beau vérifier chacun de mes membres, il n’y en a plus un seul qui de Vous soit capable de s’écarter si peu.
Et c’est vrai que je suis attaché à la croix,…