Dom Guéranger se sent à l'étroit dans une Église néo-gallicane inféodée au pouvoir civil. À la suite de Lamennais, il veut combattre pour la liberté de l'Église; il ne peut accepter les réformes liturgiques pénétrées à ses yeux d'esprit rationaliste. La lecture des Pères l'aide à découvrir un nouveau visage de l'Église. Elle n'est plus un organisme social parmi d'autres mais le Corps du Christ vivifié par l'Esprit. Ces convictions le poussent à promouvoir une liturgie renouvelée, animée par un souffle de liberté, expressive de cette vision tout à la fois nouvelle et traditionnelle de l'Église. Ce climat est comparable à celui qui accompagne les réformes de Vatican II: le renouveau liturgique entrepris subit des influences rationalistes qui peuvent le compromettre.