La crise des violences sexuelles, que traverse l’Église, interroge la manière dont est pensé et vécu l’agir moral en son sein. La morale chrétienne serait-elle appelée à s’exercer seulement dans les sphères familiales et sociales ? Le fait d’exercer des responsabilités dans l’Église exempterait-il de vivre sa mission en cohérence avec le message évangélique ? La préservation de l’institution ecclésiale constitue-t-elle un motif pour ne pas faire droit aux principes de la justice sociale ? Linda Hogan rappelait, dans le contexte irlandais, la « portée éthique et ecclésiologique de la crise1 » actuelle. Il y a aujourd’hui une nouvelle urgence à décloisonner dogmatique et morale et à approfondir l’articulation entre ecclésiologie et morale.
Jean-Noël Aletti a souligné comment, chez saint Paul, l’Église est « le lieu privilégié de l’éthique2 …