Dans son célèbre Discours de Ratisbonne du 12 septembre 2006, le pape Benoît xvi prend position dans le débat contemporain sur le rapport entre religion et violence, suscité par l’émergence des fondamentalismes islamiste et évangélique pendant les années 2000, en tâchant de recentrer ce débat sur le problème de la rationalité du phénomène religieux1. Face aux « nouveaux athées » qui accusent toutes les religions d’être irrémédiablement violentes et intolérantes2, le pape s’interroge sur le rapport entre la croyance en Dieu et le fanatisme religieux étant à la fois irrationnel et violent. Or, en citant le dialogue de l’empereur byzantin Manuel ii Paléologue (1350-1425) avec un érudit perse, il établit un lien entre la nature divine et l’agir rationnel :
Dieu ne prend pas plaisir au sang (…) et ne pas agir selon la raison (‘σύν λόγω’) est…