Hans Urs von Balthasar lecteur d'Irénée ou «La chair retrouvée»

Emmanuel Falque
En vertu d'une décisive mais non moins arbitraire prise de parti contre les charismes pour la mystique seule, la théologie serait paradoxalement grevée d'Irénée à H.U. von Balthasar (se référant à P. Claudel) d'un vaste oubli, celui de la «chair». Ce sévère verdict balthasarien, loin de clore la théologie sur un échec l'ouvre au contraire (ou la ré-ouvre) à son premier et indépassable étonnement : le Verbe « devenu » chair. Entendre le Verbe de cette Chair et toucher la chair de ce Verbe, c'est accepter, hier comme aujourd'hui pour le chrétien, d'entrer dans l'enfoncement/enfouissement sans parole du Crucifié en sa chair. Alors seulement renaîtra-t-il avec lui à la chair, d'autant plus charnelle qu'elle surgit comme le langage - premier délibérément choisi par Dieu - pour (se) dire (à) l'homme.
Hans Urs von Balthasar lecteur d'Irénée ou «La chair retrouvée»

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