Parmi les phrases les plus anachroniques de saint François de Sales, mort il y a tout juste quatre cents ans, figure celle-ci : « Quand j’use des paroles de l’Écriture ce n’est pas toujours pour les expliquer, mais pour m’expliquer par icelles, comme plus aimables et vénérables. » Ces mots, qui sonnent comme un aveu, sont d’autant plus difficiles à interpréter qu’ils apparaissent au sein du très bref « Avis au lecteur » de l’Introduction à la vie dévote1. Saint François de Sales les écrit juste après s’être justifié de ne pas employer de citations « parce que les doctes n’en ont pas besoin et les autres ne s’en soucient pas2 », semblant sous-entendre par-là, de manière assez elliptique, somme toute, que les très nombreux passages de l’Écriture sainte qui émaillent son traité de dévotion ne sauraient être considérées comme des citations…