La théologie du corps enseignée par Jean-Paul II est quelquefois décriée. Pourtant elle se manifeste comme une tradition ancienne et nouvelle de l’amour de compassion et de communion. Une approche de type existentiel et christologique montre qu’elle consiste à consentir au cœur de notre faiblesse à l’amour du Créateur et Sauveur. La théologie du corps exprime la catholicité de notre foi. Y a-t-il en effet une parole plus concrète que celle prononcée par Dieu au cœur de notre humanité blessée ?
Après avoir été en vogue et suscité en particulier un enthousiasme certain auprès des jeunes en mettant la sainteté à portée du corps, la théologie du corps développée par Jean-Paul II a été critiquée par plusieurs théologiens et philosophes qui ont affirmé récemment qu’elle exprimait un idéal trop éloigné de la réalité1. Cette prise de position, dont l’écho retentit principalement dans le domaine de la morale et de la pastorale du mariage, a sans doute son origine dans une présentation incomplète de cette théologie : Jean-Paul ii n’est-il pas aussi le pape de la miséricorde, celui qui, au centre de son encyclique sur la morale Veritatis splendor, écrivait : « L’espace spirituel de l’espérance est toujours ouvert pour l’homme2 » ? Cela nous conduit à réfléchir sur la portée réelle ou non de cette partie de l’œuvre du pape polonais…