Le récit de l'institution dans la prière eucharistique a-t-il des précédents?

Cesare Giraudo
L'observation de la prière vétérotestamentaire, juive et chrétienne nous oblige à regarder les différents formulaires comme relevant d'une dynamique littéraire et théologique commune. Cette dynamique est assurée par une forme littéraire qui admet la possibilité d'insérer, soit dans la protase à l'indicatif soit dans l'apodose à l'impératif, la référence textuelle d'un passage scripturaire, qui est souvent une promesse prophétique où Dieu parle à la première personne. Cette citation a le but précis de fonder littérairement et théologiquement la demande; c'est pourquoi elle se présente comme lieu théologique de la demande. Puisque cet élément, de par son style et son contenu, apparaît à première vue étranger an formulaire, nous l'appelons embolisme (greffe littéraire) et nous appelons dynamique embolistique celle du formulaire qui le contient. Cette dynamique est pleinement vérifiée dans de nombreuses prières vétérotestamentaures, juives et chrétiennes. Un cas spécifique et obligé de dynamique embolistique est l'insertion du récit de l'institution dans la prière eucharistique. Tout en reconnaissant que la situation de la prière eucharistique demeure incontestablement unique en raison de la transsubstantiation qui s'y opère, néanmoins une considération de cette prière dans le cadre commun de la théologie embolistique serait en mesure de restituer la compréhension hautement dynamique qu'en avait l'Église des Pères.
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