Depuis la fin du ier s., les épîtres pauliniennes
sont le champ clos où théologiens et commentateurs se mesurent,
chacun prétendant faire triompher « son » Paul. Qui
était-il ? Juif authentique ou Grec avéré ? Ses
conceptions et ses pratiques étaient-elles en cohérence avec le
judaïsme cacher ou bien a-t-il trahi son appartenance
juive en devenant chrétien ? Est-il « l'inventeur »
du christianisme ? Bref, quelle était son identité
réelle ? Et pourquoi, 2000 ans après, défraie-t-il toujours la
chronique des uns et des autres ? Des femmes se mettent à
l'interpréter alors qu'il était réputé misogyne ; après Luise
Schottroff, Chantal Reynier, Odile Flichy, une religieuse maronite
libanaise proche du terroir de l'Apôtre, Yara Matta, enseignante à
l'Inst. cath. de Paris et à l'Univ. St-Joseph de Beyrouth, publie
un maître livre qui ne traite pas des grandes épîtres (Romains,
1 et 2 Corinthiens, Galates), mais de la lettre aux gens
de Philippes, cette première communauté d'Europe fondée par Paul et
dont la responsable était Lydie. Stimulée par les travaux
d'E.P. Sanders et de J.D.C. Dunn, l'A. étudie un chap.
particulier (Ph 3) et l'examine avec une compétence peu
ordinaire touchant le milieu religieux et littéraire de Paul,
déployant non seulement des…