Une jeune chercheuse, diplômée de l'École biblique de Jérusalem en
langues moyen-orientales anciennes et docteur en histoire et
civilisation du Proche-Orient, nous montre dans ce livre comment
l'archéologie permet de mieux comprendre les Écritures. Elle mène
une analyse du «cylindre de Cyrus», inscription royale rédigée en
akkadien lors de la prise de Babylone par le roi perse en 539 av.
J.-C. Elle transcrit et traduit pour nous ce précieux document qui
restaurait le culte officiel du dieu Mardouk, décret dont fait
mention le livre d'Isaïe (appelé malencontreusement
Deutéro-Isaïe).Après un examen précis de cette inscription, de sa
structure et de son objet, elle accuse réception de l'idéologie
ambiante d'une hiérarchie des dieux protecteurs des populations et
de la fonction des statues de divinités dans le Proche-Orient
ancien. Elle en arrive alors à la théologie mise en oeuvre dans
cette partie du livre d'Isaïe afin d'en dégager l'originalité, en
reprenant pas à pas le texte des chap. 40 à 46 du prophète. La
polémique contre l'idolâtrie permet de redonner tout son poids à la
parole de Yhwh, unique et universel, le seul efficace, roi de la
création et de la totalité de l'histoire humaine. Si Dieu appelle
Israël son serviteur, il l'invite à témoigner de lui et ainsi à
partager sa royauté.Cet ouvrage intéressera évidemment les exégètes
commentateurs d'Isaïe, mais aussi les théologiens en quête des
origines du monothéisme. Un travail de grande valeur scientifique,
linguistique, historique et théologique! - J. Radermakers sj