A roman commentary on St. Paul’s letter to the Philippians

R.J. Cassidy
Écriture Sainte - Recenseur : Boris Paschke

Comme le titre de son commentaire innovateur l’indique, Richard J. Cassidy, professeur d’Écriture sainte au Sacred Heart Major Seminary à Detroit (Michigan) aux États-Unis, explique l’épître de l’apôtre Paul (et de Timothée) aux Philippiens sur l’arrière-plan de l’Empire romain : Paul écrit dans les années 60 du ier siècle (p. 23) d’une prison à Rome (p. 29) où il est devenu de plus en plus convaincu que le culte de l’empereur romain ainsi que le système de l’esclavage sont, tous les deux, étroitement opposés au message chrétien. Par conséquent, il envoie à l’Église de Philippes une épître teintée (p. 44 : hidden transcript) d’une perspective contre-impériale (p. 35) et contre-esclavage (p. 83). Afin de transmettre ces hypothèses exégétiques, Cassidy subdivise son livre en deux parties.

En premier lieu, dans l’introduction (p. 1-44), il donne une impression globale des quelques caractéristiques pertinentes de l’Empire romain (p. ex. le culte de l’empereur, le concept de maiestas, la citoyenneté romaine, l’esclavage, la persécution des chrétiens). Cependant, les informations sont parfois inexactes comme la constatation « Slaves had no legal protection » (p. 18) le démontre (voir, p. ex., Lex Petronia ; Suétone, Claude 25).

La deuxième partie du livre (p. 45-147) est le commentaire proprement dit. Celui-ci commence par une représentation de la structure principale de la lettre (p. 45). Puis, le texte est interprété selon ce schéma : après des commentaires introductifs sur un passage donné, l’enchaînement des idées (train of thought) de celui-ci est éclairé verset par verset. Les mots/phrases de l’épître sont présentés dans une traduction anglaise et en caractères gras. Parfois, l’original grec est ajouté, toujours dans une translittération et en italique.

Cassidy interprète beaucoup de termes/titres clés de l’épître (p. ex. arrivé, Dieu, grâce, joie, paix, Sauveur et Seigneur) d’une manière contre-impériale. Cependant, les exposés exégétiques de Cassidy sont souvent un peu spéculatifs. Voici, quelques exemples : le passage Ph 2,6-11, composé par Paul lui-même, est un drame pour être joué clandestinement par des acteurs chrétiens professionnels du théâtre de Philippes dans l’église de cette ville (p. 99, 108) ; les « ennemis de la croix du Christ » (Ph 3,18) sont Néron et ses alliés (p. 121-122) ; l’église à Philippes est supposée chanter les versets Ph 3,18-19 et 20 (p. 124 ; 127) ; en Ph 4,10, un Paul devenu « hypersensible » à la propagande romaine rejette le don monétaire parce que, pour lui, les pièces reçues des Philippiens sont « contaminées » par les images et titres impériaux frappés (p. 142 ; mais voir la position insouciante de Jésus selon Lc 20,20-26). Quelques-unes de ces opinions ne sont même pas comparées avec des interprétations alternatives (et souvent plus convaincantes) proposées dans des commentaires antérieurs.

Le livre est édité d’une manière très soignée et s’achève par quelques appendices clairs (p. 148-173), une bibliographie copieuse (p. 174-201) ainsi que des index utiles (p. 202-219). Dans les appendices, l’A. présente, entre autres, une carte géographique polychrome (et des belles photos) de la Via Appia et de la Via Egnatia. Ces deux chemins (avec une route maritime entre eux) constituaient l’itinéraire ancien (de Timothée et d’Épaphrodite) entre Rome et Philippes. Le temps nous dira dans quelle mesure le bref commentaire de Richard J. Cassidy avec son exégèse contre-impériale fait partie des chemins menant à une meilleure compréhension de l’épitre que l’apôtre Paul a envoyée aux Philippiens. — B. Paschke

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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