Cet imposant volume, d'une grande érudition, offre, sur l'ensemble
des questions thérésiennes, des vues précises et renouvelées. Sans
être d'accord avec le dernier détail des analyses, on ne peut que
saluer chaque partie comme une réussite. L'enquête historique (1e
partie) permet en effet d'y voir plus clair au sujet de la
confluence de l'École Française de spiritualité avec l'essor de la
dévotion à l'Enfant-Jésus (de Prague) et à la Sainte Face (de
Tours) - pour en rester aux grandes lignes. Le corps de l'ouvrage
porte sur l'itinéraire pascal de Thérèse (2e partie), retracé
depuis l'enfance (un chapitre IV moins convaincant, dans l'analyse
de «l'étrange maladie») et les années obscures jusqu'à la maturité
(chapitre central, de «l'Acte d'offrande» à «l'épreuve de la foi»).
L'approche doctrinale (3e partie) reprend pas à pas les lignes de
forces de la «petite voie», l'apport thérésien (majeur) au débat
sur la compassion divine, «l'offrande à l'Amour» comme clé de la
redamatio, le contenu théologique de cette mystique du visage où se
conjoignent la souffrance et la joie, la dimension pneumatologique
de la solidarité thérésienne avec tous. Une bibliographie dite
sélective et un index onomastique achèvent ce grand-oeuvre: loin
d'avoir réduit la sainte de Lisieux à un système qui infirmerait
toute démarche spéculative (524), il approche Thérèse, à travers
l'ensemble de ses Écrits, par le second des noms qui la
caractérisent et peut sans doute représenter lui aussi, «une voie
toute nouvelle». - N. Hausman, S.C.M.