Le titre définit parfaitement l'objet de ces Actes du colloque de
décembre 1996 tenu à l'Institut catholique de Paris. Les invités
les plus nombreux venaient de l'EPHE. Dix conférences groupées deux
à deux (Chauvet et Mary, Scheid et Langlois, Baubérot et
Hervieu-Léger, Vergote et Greisch, Dozon et Meslin), avec le
protocole des débats et d'une table ronde où intervinrent également
J. Doré et Cl. Geffré. J. Joncheray introduit et conclut. L'unique
question était bien ciblée: les sciences humaines (principalement
la sociologie et l'histoire, puis l'anthropologie et la
psychologie) peuvent-elles saisir l'objet religieux et l'atteindre
vraiment, ou s'agit-il là d'une construction artificielle qui
manque son but? Il est difficile de résumer tous ces échanges de
très haut niveau. Notons au moins deux points où la sociologie
historique ou l'histoire sociologique aident à faire la lumière sur
certains préjugés. Langlois étudie l'émergence d'une «modernité
démographique» (limitation quantitativement perceptible des
naissances) en France entre 1815 et 1845 et la confronte à
l'histoire de la théologie morale catholique. Baubérot met en
évidence, à partir de documents et non de controverses
idéologiques, les hésitations, nuances et prudentes ambiguïtés de
l'essor de la laïcité avec Jules Ferry. Mary et Dozon s'intéressent
à l'Afrique. - B. Pottier, S.J.