Bible and Canon. A Modern Historical Enquiry
L. ZamanÉcriture Sainte - Recenseur : Jean-Louis Ska s.j.
La première partie est consacrée à une description du canonical criticism et du biblical canon movement qui a beaucoup de succès aux États Unis et aux Pays-Bas (école d'Amsterdam). Cette première partie contient une section sur la définition du terme «canon». La seconde partie s'emploie à retracer l'histoire de la formation du canon. Ajoutons de suite que notre auteur se limite en pratique à l'Ancien Testament bien qu'il parle constamment de «biblical canon». La seconde partie se subdivise en deux longs chapitres, le premier couvrant la période allant de 560 à 521 BCE et le second la période précédant 560 BCE. S'il était possible de résumer la thèse de l'auteur en quelques mots, je dirais qu'il cherche dans le courant deutéronomiste les initiateurs du processus à l'origine de la formation du canon vétérotestamentaire. Ce sont également les auteurs deutéronomistes qui en détiennent les clés de compréhension. Il est par ailleurs impossible de fournir un aperçu plus complet de cet ouvrage dans le cadre de ce bref compte-rendu. Il s'agit d'une thèse longuement mûrie et, comme de nombreuses thèses, elle a ses mérites et ses limites. Parmi les mérites, il faut compter l'ample information, l'érudition, les nombreuses discussions de détail et la problématique comme telle. Parmi les limites, je signalerais en premier lieu le manque de convivialité du style. L'ouvrage a été traduit du néerlandais en anglais, mais, à notre humble avis, cet anglais aurait gagné à prendre quelques fois le thé sur les bords de la Tamise. Le plan de l'ouvrage n'est pas toujours très clair, les discussions sont un brin emmêlées, les longueurs et répétitions sont parfois lassantes. Ajoutons que les notes sont particulièrement copieuses. De nombreuses pages accordent plus d'espace aux notes qu'au texte et certaines notes occupent des pages entières. Les manuels de méthodologie recommandent de ne pas reverser son fichier dans une thèse. Le conseil est suivi avec plus ou moins de bonheur selon les cas. En un mot, l'ouvrage aurait nécessité un travail éditorial plus conséquent et plus systématique.La thèse elle-même nous arrive alors que de nombreuses discussions entourent l'existence d'une histoire deutéronomiste comme la concevait M. Noth. Voir, par exemple, Ph. GUILLAUME, «Étude Critique. L'historiographie deutéronomiste: No Future!», ETP 135 (2003), 47-57 et Th. RÖMER, «Réponse à l'étude critique de Philippe Guillaume», ETP 135 (2003), 59-62. Par ailleurs, l'étude de notre auteur suppose une bonne connaissance du dossier et, pour ce faire, il est toujours utile de consulter les oeuvres classiques sur le sujet, par exemple celle de L.M. MCDONALD, The Biblical Canon. Its Origin, Transmission, and Authority (Peaboby, Hendrickson, 32007). Somme toute, l'ouvrage que nous venons de recenser est sans aucun doute utile à consulter, mais assez difficile à manier. - J.-L. Ska sj