Ce deuxième tome (sur les cinq prévus par l'éditeur) couvre la
première moitié de l'année 1942 pendant laquelle Paule de Mulatier,
entrée chez les Dominicaines missionnaires des campagnes en 1930
sous le nom de Marie de la Trinité, vécut une expérience mystique
liée au sacerdoce. Il en ressort un texte d'une grande originalité
qui a marqué des personnalités comme Hans Urs von Balthasar ou le
père J. Beyer sj. En effet, vingt ans avant l'ouverture du Concile
Vatican II, Marie de la Trinité va se voir demander par le Christ
d'accepter d'être ''aspirée'' dans son sacerdoce. De l'expérience
qu'elle vit, elle va forger le concept de sacerdoce ''personnel''
qui, distinct de ceux d'ordre ou ''sacramentel', fait de nous des
fils adoptifs. Filiation que Marie de la Trinité définit comme «un
apport de perfection de qualité divine, par plénitude de conformité
au Verbe incarné, selon sa propriété d'être Fils (par le Père),
comme Fils (dans le Père) et d'opérer en Fils (pour le Père)» (p.
54). On perçoit l'audace que représentait en 1942 cette méditation
sur le sacerdoce commun des fidèles qui, ne sombrant jamais dans la
confusion, fait ressortir la beauté et l'exigence de la filiation.
On apprécie grandement les index biblique et thématique qui
permettent de se repérer dans la retranscription de ces révélations
qui, par leur nature même, ne se présentent pas sous la forme d'un
développement logique. - B. Catala