Catholicisme et identité. Regards croisés sur le catholicisme français contemporain (1980-2017)

(dir.) Bruno Dumons (dir.) Frédéric Gugelot
Histoire - Recenseur : Bernard Joassart s.j.
Depuis une dizaine d'années, voire plus, le catholicisme français connaît dans ses rangs différentes expressions d'un regain d'affirmation de son identité. Les auteurs des contributions, historiens, sociologues et politologues, étaient précisément invités à examiner certaines de ces manifestations à travers le prisme « ouverture vs identité ».
Les thèmes retenus sont très variés. Les uns ont abordé des objets relativement larges, p. ex. la naissance de l'édition francophone de Communio (É. Fouilloux), la composition du corps épiscopal depuis l'avènement de Jean-Paul ii (C. Sorrel), la liturgie (V. Petit et O. Landron), les journées mondiales de la jeunesse de 1997 (C. Mercier), le rôle de Famille chrétienne (Y. Raison du Cleuziou), les prises de position de l'Église de France envers toute « image » (surtout publicitaire) qui apparaît comme insultante à l'égard du catholicisme (I. Saint-Martin), « Quelques hypothèses sur l'étrange « déclin du catholicisme d'ouverture » » (G. Cuchet). D'autres ont centré leur attention sur des réalités plus restreintes, p. ex. l'étude de la communauté Aïn Karem (P. Airiau), la formation des prêtres dans un séminaire plutôt « traditionnel » (J. Tricou).
Le pari était risqué, car les critères « ouverture/identité » peuvent parfois raidir des positions qui demanderaient à être nuancées. Par ailleurs, un tel ouvrage - qui mérite sans conteste d'être lu avec attention tant par les spécialistes que par les pasteurs et les membres des groupes plus spécifiquement étudiés - ne peut manquer d'interpeller. En arrière-fond, il y a bien sûr Vatican ii, considéré comme le grand moment d'« ouverture » de l'Église contemporaine. Qu'il soit en outre bien entendu que l'ouvrage, dans son ensemble, concerne avant tout le catholicisme français. Il serait évidemment intéressant de voir la « quantité » de catholiques que cela représente et si les tendances repérées par les auteurs se retrouvent dans d'autres régions du monde. Derrière le critère « identité » transparaît, on l'imagine aisément, un autre terme qui est de plus en plus utilisé, à savoir celui de « restauration » : ne conviendrait-il pas mieux d'utiliser le terme de « raidissement », car celui de restauration implique malgré tout une connaissance relativement approfondie du passé, ce qui est loin d'être le cas. Par ailleurs, au risque de ne pas être politiquement correct, l'une des raisons de ce raidissement ne provient-elle pas du fait que le catholicisme est finalement le seul auquel on peut s'attaquer sans être attrait devant toute espèce d'instances qui condamnent presque par principe (ce qui n'est pas pour autant une raison suffisante pour se raidir) ?
Deux remarques techniques. L'une langagière : j'admets sans réserve aucune que toute discipline a son langage technique propre, mais que le lecteur sache que certaines communications frisent parfois un hermétisme décourageant. L'autre tout à fait pratique : l'absence d'un index onomastique, toujours utile.
Cela dit, je le répète, voilà un livre qui mérite de retenir l'attention de beaucoup. - B. Joassart s.j.

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